Il est des parfums qui nous émeuvent avant même que nous les reconnaissions.
La rose en fait partie. Elle n’a pas besoin d’être nommée pour être sentie. Elle se déploie comme une confidence douce, une caresse ancienne, une émotion silencieuse qu’on croyait oubliée.
En olfactologie, la rose est une alliée précieuse. C’est même, je crois, la quintessence du soin émotionnel à travers l’odorat.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’elle. De son histoire, de ses essences, de son prix, de ses vertus… et de la manière dont elle m’a profondément touchée lors d’une visite à Grasse, au cœur du berceau français de la parfumerie.

🌍 Une muse millénaire : l’histoire parfumée de la rose
La rose accompagne l’humanité depuis l’Antiquité. On la retrouve dans les rituels funéraires égyptiens, les bains romains, les cosmétiques persans, les philtres d’amour grecs. Fleur de dévotion, d’érotisme ou de royauté, elle traverse les âges et les cultures, toujours auréolée de mystère et de symbolisme.
En France, c’est à Grasse qu’elle acquiert son statut de star olfactive. Dès le XVIIe siècle, la ville se spécialise dans la transformation des fleurs à parfum. Gantiers-parfumeurs d’abord, les artisans grassois se tournent peu à peu vers l’extraction d’essences.
La Rosa centifolia, aussi appelée rose de mai, y est cultivée avec un savoir-faire rare. Son parfum poudré, miellé, un peu vert, est d’une douceur incomparable. Il infuse encore aujourd’hui les plus grands parfums du monde.
💎 Une essence précieuse : pourquoi la rose coûte-t-elle si cher ?
L’huile essentielle de rose (notamment celle de Damas, Rosa damascena) est l’une des plus chères du monde. Et pour cause : il faut environ 4 à 5 tonnes de pétales pour obtenir un seul litre d’huile essentielle.
La récolte se fait à la main, au lever du soleil, lorsque la concentration en molécules odorantes est optimale.
Chaque fleur est fragile, éphémère, sensible au climat. Il faut un immense soin humain pour la cultiver, la cueillir, la distiller.
Ce processus rend la rose rare… mais c’est aussi ce qui en fait sa magie. Elle est un concentré de vivant, de gestes, de patience.
Heureusement, d’autres plantes viennent évoquer ses notes tout en étant plus accessibles :
- le géranium rosat, qui possède des facettes florales et rosées,
- la palmarosa, plus verte mais au parfum doux et fleuri,
- les hydrolats de rose, plus légers mais émotionnellement puissants.
Ces substituts ne remplacent pas la rose, mais ils peuvent en murmurer l’écho à notre psyché.
🌿 Les différentes roses et leurs cousines olfactives
Il n’y a pas une rose, mais des roses.
- La rose de Damas (Rosa damascena), originaire de Bulgarie, de Turquie ou d’Iran, est profonde, dense, enveloppante. C’est celle que l’on retrouve le plus souvent en huile essentielle.
- La rose de mai (Rosa centifolia), emblématique de Grasse, est plus volatile, plus poudrée, plus romantique. Son extraction donne une absolue, très précieuse.
- Le géranium rosat (Pelargonium graveolens), avec ses feuilles odorantes, imite avec brio les notes rosées. Il a aussi l’avantage de réguler le système nerveux.
- La palmarosa (Cymbopogon martinii), de la famille des citronnelles, évoque une rose fraîche et légère, très intéressante pour accompagner le féminin blessé ou timide.
En olfactologie, je choisis souvent de faire dialoguer ces plantes entre elles. Certaines femmes ne sont pas prêtes à sentir la rose pure. Il faut parfois passer par ses cousines, plus faciles à apprivoiser, pour ouvrir la voie du cœur.
💗 La rose en olfactologie : une médecine du cœur
La rose est une médecine douce du cœur. C’est la fleur des émotions délicates, de l’amour de soi, de la tendresse à retrouver.
Elle accompagne :
- les cœurs brisés ou figés,
- les blessures anciennes liées à l’amour, la maternité, l’enfance,
- les femmes en quête de reconnexion à leur sensualité, à leur douceur, à leur vérité.
Elle agit sur le chakra du cœur, bien sûr, mais aussi sur l’axe du féminin intérieur. Elle ne pousse pas, elle invite. Elle ne force rien, elle suggère. Elle nous enseigne l’art d’être douce avec soi, sans faiblesse, mais avec grâce.
Dans mes accompagnements en olfactologie, j’ai vu des femmes fondre en larmes simplement en sentant une touche de rose. D’autres se sont senties « reconnues ». La rose, c’est une rencontre avant d’être une odeur.
✨ Mon souvenir à Grasse : une émotion gravée dans les sens
Je ne peux pas parler de la rose sans évoquer le moment où elle m’a réellement rencontrée.
C’était à Grasse, au printemps. Je garde un souvenir ému de ma visite du Domaine Clés des Roses à Grasse. La lumière était dorée, les collines en fleurs, et l’air saturé de fragrances presque irréelles. Cette magnifique roseraie de Roses centifolia m’a littéralement transportée, envoûtée et j’ai ressenti une immense gratitude d’être là et d’avoir le privilège, en plus de les contempler, de pouvoir les cueillir. J’ai été saisie par la délicatesse d’un flacon d’absolue de rose centifolia.
Je l’ai respirée… et j’ai eu la sensation d’un voile qui se lève. Quelque chose d’ancien, de doux, d’intime, un élan du cœur difficile à formuler. Une mémoire sans image, mais pleine d’amour. La rose a cela de singulier : elle parle sans bruit, mais elle dit beaucoup. C’est ce jour-là que j’ai compris que la rose ne se choisit pas : elle nous choisit.

🌬 Comment j’intègre la rose dans mes accompagnements olfactifs
En olfactologie, chaque personne a son histoire, ses émotions, ses blocages.
Lorsque je propose la rose, ce n’est jamais par hasard. Elle peut :
- accompagner une séance centrée sur l’amour de soi,
- ouvrir un travail autour de la vulnérabilité,
- soutenir une période de transformation intérieure.
Parfois, une femme vient pour « retrouver sa lumière » et repart avec une synergie à base de rose et de bergamote. D’autres fois, c’est l’hydrolat de rose qui l’accompagne en auto-soin au quotidien.
Je ne crois pas aux protocoles figés. Je crois aux rencontres. Et la rose, lorsqu’elle est prête à être sentie, devient un baume invisible, mais profondément agissant.
🧪 Une recette maison : créer son parfum à la rose
Parfois, l’envie naît d’aller plus loin dans la rencontre avec la rose.
De ne pas seulement la sentir en séance, mais de l’inviter dans son quotidien, de porter sa douceur sur sa peau, comme un fil d’amour qui nous relie à nous-même.
Voici une composition simple de parfum naturel à base d’alcool, que je propose parfois à celles qui souhaitent prolonger leur voyage sensoriel chez elles.
🌸 Parfum intime à la rose (30 ml)
Dans un flacon roll-on en verre ambré ou givré coloré de 10 ml, verser :
- 9 ml d’alcool à 70° ou 90° (alcool dénaturé cosmétique, sans parfum)
- 6 gouttes d’huile essentielle de rose de Damas (Rosa damascena)
- 3 gouttes d’huile essentielle de géranium rosat
- 2 gouttes d’huile essentielle de bois de santal (ou cèdre atlas)
- 1 goutte d’absolue de vanille (ou de benjoin) pour une touche enveloppante
- Optionnel : 1 goutte d’huile essentielle de poivre noir pour relever le tout
Bien agiter, puis laisser maturer à l’abri de la lumière pendant au moins 48h (idéalement 1 semaine) avant de l’utiliser.
Vaporiser avec conscience sur les poignets, le cœur, ou le cou — et prendre le temps de respirer profondément.
🌿 Ce parfum est une invitation à se souvenir qu’on mérite d’être aimée… par soi-même d’abord.
🌹 Conclusion : la rose, miroir de notre humanité sensible
Travailler avec la rose, c’est accueillir la beauté dans ce qu’elle a de plus vulnérable.
C’est reconnaître qu’on peut être forte et délicate. Qu’on peut s’ouvrir sans se perdre. Qu’on peut pleurer… et guérir.
La rose en olfactologie, ce n’est pas une simple note florale : c’est une porte d’entrée vers soi, un chemin subtil vers la réconciliation intérieure.
🌿 Vous souhaitez rencontrer votre rose intérieure ?
Je vous propose un accompagnement olfacto individuel pour explorer, en douceur, ce que vos émotions ont à vous dire. Ensemble, nous choisirons les essences qui sauront soutenir votre parcours.
Peut-être que la rose vous y attend déjà…
👉 Découvrir l’accompagnement olfacto individuel
Par Aurélie Gonnot – Olfactologue, créatrice d’Innov’Era Olfacto


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